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Notre-Dame de Liesse, un centre de ferveur religieuse

Liesse-Notre-Dame est une commune française de 1300 habitants qui se trouve comme Laon, dans le département de l’Aisne en Picardie. Il s’agit d’une communauté rurale, très peu dense, comportant beaucoup de territoires agricoles. Elle se caractérise par un environnement et un zone marécageuse (environ 4000 hectares) riches en faune et flore.

La commune comporte également un riche patrimoine dont une basilique, qui fut, jusqu’au XIXe siècle, l’un des principaux sanctuaires mariaux de France. 

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© Vassili, vue de la basilique Notre-Dame de Liesse (wikipedia.org)

De l’intercession de la Vierge noire à la construction d’une église en son honneur

Le récit fondateur de Notre-Dame de Liesse relate le départ de trois chevaliers de Saint Jean de de Jérusalem (désormais ordre de Malte) pour la Croisade. Ils sont pris dans une embuscade et emmenés au Caire par les Sarrazins. Le vieil émir persiste dans sa volonté de leur faire embrasser la foi musulmane grâce au Coran. Mais les prisonniers parlent si bien de la Vierge qu’elle apparaît miraculeusement en statue. La fille de l’émir, la princesse Ismérie, voit Notre Dame en songe et délivre les prisonniers qui repartent avec la statue.

Revenus sur leur terre, la statue étant devenue trop lourde, ils lui trouvent un emplacement, lieu choisi par la Vierge elle-même, et y construisent à la hâte une chapelle. Ils y substituent quelque mètres plus loin une église de style flamboyant, composée d’une architecture qui se dresse vers le ciel : ce sera Notre-Dame de Liesse construite à la fin du XIIIe siècle.

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© M Villette, L’Histoire de l’image miraculeuse de Notre-Dame de Liesse, vignette, 1769 (Wikipedia Commons)

Une église qui survit à travers les siècles

Les portails et la façade, les deux galeries superposées et les fenêtres de style flamboyant datent du XVI siècle. Le maître-hôtel est offert en 1603 par Marie de Médicis en remerciement de la naissance de son fils Louis XIII qui à son tour avec Anne-d’Autriche ont montré leur gratitude. En 1610, la reine offre également le chœur de style Renaissance italienne. La statue originale date de 1134 mais, ayant brûlé en 1794, est remplacée par la statue actuellement connue qui date de 1857 et conserve en son socle les cendres de la statue d’origine. Elle est nommée Isméria.

La tour centrale de la basilique abrite un carillon composé de trente-et-une cloches depuis 1925. En 1889 l’église est inaugurée en tant que chapelle de l’Ordre de Malte et est agrandie pendant tout le XIXe siècle. En février 1913 elle est érigée en basilique mineure, titre honorifique de l’ordre de Malte. Classée monument historique depuis 1920, elle abrite une des 208 vierges noires recensées en France.

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© Isméria, la vierge noire de Notre Dame de Liesse, 1857, Basilique Notre-Dame (wikipedia.org)

La dévotion de certains artistes contemporains

Les vitraux contemporains de la Basilique Notre-Dame de Liesse sont totalement recréés après les bombardements de mai 1940 par Jacques Despierre (1912 – 1995), membre de l’Institut de France et de l’Académie des Beaux-Arts. Ils datent de 1975. Le style est semi-figuratif. L’artiste a surtout recours aux couleurs primaires et dessine de nombreuses arabesques. Il y a, entre autres, les vitraux représentant la Sainte Preuve, vierge Martyre de la région de Laon. L’ordre de Malte est également parmi le décor des vitraux dans la chapelle, dont le côté sud leur est dédié.

Une fresque monumentale est par ailleurs réalisée et terminée en 2021 par Pierre Emilien Grenier, artiste, illustrant l’histoire des trois chevaliers et de la princesse Ismérie ainsi que de la vierge noire de Liesse. Il reprend néanmoins une peinture de style classique, imitant les grands Maîtres de la Renaissance. Ses toiles sont effectivement très construites et il y a une recherche d’équilibre de la composition. Il utilise en outre la technique du glacis. Il puise aussi son inspiration dans les toiles baroques caravagesques avec l’emploi du clair-obscur et dans la peinture nordique pour les attitudes théâtrales et pour les éclairages mordorés.

Pour en savoir plus : Villette, Etienne-Nicolas. Histoire de l’Image miraculeuse de Notre-Dame de Liesse. France, Lecaux, 1822.

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© Jacques Despierre, Vitrail de la Sainte Preuve, 1981, Basilique Notre-Dame