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Le Musée de Cluny fait peau neuve

© Thesupermat, Vue d'extérieur de l'hôtel de Cluny, 2011 (Wikimedia Commons)

Le musée de Cluny est l’un des plus anciens musées parisiens. Consacré aux monuments, meubles et objets d’art de l’Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance, il trône au milieu du quartier latin, au cœur de la cité.

En contrebas, le boulevard Saint-Michel et, à côté, la Sorbonne. Il est créé dans la deuxième moitié du 19e siècle, sous l’impulsion de la famille Du Sommerard.

 

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© Traumrune, Photo, 2012 (Wikimedia Commons)

Le musée de Cluny 1.0

Le musée offre au visiteur une architecture complexe révélant une histoire pluriséculaire. Ses vestiges les plus anciens ? Des thermes romains bâtis à la fin du premier siècle, dont il reste le frigidarium, haut de quatorze mètres. Ensuite, construit à la fin du quinzième siècle, l’hôtel des abbés de Cluny s’adosse aux thermes. Il est l’un des plus grands hôtels particuliers de Paris aujourd’hui ! A la Révolution, l’hôtel devient un bien national et est revendu en 1832 à Alexandre Du Sommerard. Son fils en fait dix ans plus tard un musée.

Edmond Du Sommerard enrichit pendant quarante ans les collections du musée de Cluny, notamment en achetant la tenture de La Dame à la Licorne. Il obtient l’aide de l’Etat qui fait de prestigieux dépôts (les vitraux de la Sainte-Chapelle), ainsi que l’aide de Prosper Mérimée et de George Sand. A sa disparition en 1885, l’ensemble compte près de 11 000 objets. Cette tapisserie fait partie d’un ensemble de six tentures consacrées au cinq sens. Ici, il s’agit de l’ouïe. La Dame joue d’un orgue, en compagnie de sa servante, du lion et de la licorne.

 

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© La Dame à la Licorne, "L'ouïe", 4e quart du XVe siècle, Musée de Cluny, Paris

Le musée de Cluny 2.0

Le musée est ensuite plusieurs fois revisité. Entre 1870 et 1880, l’architecte des monuments historiques Paul Boeswillwald (1844 – 1931), ajoute au musée une extension dans un esprit néo-antique.

A partir de 1940, d’importantes modifications sont faites et le parcours est entièrement repensé : les objets antiques et médiévaux sont séparés et les derniers sont exposés par thématique. Tout ceci est inspiré de la classification du Livre des métiers d’Etienne Boileau. Puis, arrivent dans les collections de Nouveaux biens, découverts notamment à Notre-Dame (vitraux, précieux ivoire sculptés, tapisseries).

En 1977, le musée se résout au départ des 5 000 œuvres de la Renaissance au profit du jeune musée national d’Ecouen

 

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© Photo, 1890 - 1900, Musée de Cluny, Paris (Wikimedia Commons)

Le musée de Cluny 3.0

Dès 2011, le projet de construction d’un nouveau pavillon d’accueil, signé Bernard Desmoulin, est lancé. Il doit constituer un pivot entre toutes les époques, réunies dans un même geste architectural (façade de bronze de la forme et du volume des vestiges gallo-romains, motifs du gothique flamboyant).

Entre 2015 et 2022 les responsables du musée poursuivent ce gigantesque projet de modernisation dont les travaux débutent en 2018. Ils font en sorte que la circulation soit désormais plus accessible, physiquement et intellectuellement. Pour permettre une plus grande fluidité, des ascenseurs viennent remplacer les nombreuses marches qu’il y avait à gravir.

La scénographie est également repensée par Adrien Gardère de manière à qu’elle soit plus respectueuse de l’histoire du musée. La collection est entièrement reclassée en grandes séquences historiques et près de 200 objets sont remis en réserve sur les 1 800 exposés. Tout cela constitue le renouveau du musée de Cluny, en quelque sorte la version 3.0. 

Vidéo de la chaîne du Musée de Cluny, pour aller plus loin :
https://youtu.be/DmsZROEe_zo

Des objets sans cesse revalorisés

Le musée national du Moyen Âge conserve une des plus grandes collections d’orfèvrerie et d’émaillerie (objets en or, en argent, en cuivre, en pierres) du Moyen-Âge. Les différents projets de réforme du musée consistent à mettre davantage en valeur ces collections.

Un exemple d’objet d’orfèvrerie qu’on y trouve : un châsse (reliquaire sous forme de boîte qui abrite le corps d’un saint) de Limoges en cuivre émaillé, champlevé et doré. C’est le châsse de saint Thomas Becket, datant du début du XIIIe siècle et acquis en 1987. L’objet mesure 16 cm de haut et 14 cm de largeur et malgré ses petites dimensions à de quoi laisser coi. 

Thomas Becket est assassiné par des partisans du roi en 1170. Il est canonisé trois ans plus tard et est considéré comme un saint et un martyr par l’Église catholique et la Communion anglicane.

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© Atelier de Limoges, Chasse de saint Thomas-Becket 4e quart du XIIe siècle, Musée de Cluny