Paris

Zoom sur le parc Montsouris

Zoom sur le parc Montsouris

Le parc Montsouris est imaginé au Second Empire dans le cadre du projet d’aménagement urbain du baron Haussmann, qui décide d’offrir aux Parisiens des espaces verts aux quatre points cardinaux de Paris : le bois de Boulogne à l’ouest, le parc des Buttes-Chaumont au nord, le bois de Vincennes à l’est, et le parc Montsouris au sud. Ces espaces, surnommés poumons verts de Paris, ont pour objectif d’améliorer l’hygiène dans la capitale par une meilleure qualité de l’air. En plus de ces quatre parcs, un square dans chacun des quatre-vingts quartiers de Paris sera également créé.
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Un écrin de verdure au cœur de Paris

L’évolution de l’aménagement urbain parisien

Des travaux laborieux

La construction du parc est lancée en 1860, sous la direction de l‘ingénieur en chef du Service des Promenades et Plantations, Adolphe Alphand. C’est un travail laborieux qui est mis en place, de par la topologie du terrain et surtout, la présence de monuments, constructions et édifications déjà bien ancrés dans le paysage. En effet à l’origine, la plaine Montsouris est en partie occupée par les carrières de pierre Montrouge. Complètement désaffecté, le site doit être sécurisé et consolidé avant d’y apporter les aménagements végétaux. Ainsi, le parc sera véritablement mis en chantier en 1867, soit sept ans plus tard, et inauguré en 1869. Les travaux ne prendront fin qu’en 1878, en partie retardés lors des combats de la Commune qui sévissent dans tous Paris en 1871. Un autre problème de construction réside dans la présence des 813 tombereaux d’ossements qui proviennent du cimetière des Innocents, déplacés là lors de sa fermeture définitive.

La Petite Ceinture de Paris

L’aménagement du parc s’accompagne de travaux permettant de réaliser la ligne de Ceinture sud (qui deviendra la Petite Ceinture). Ouverte par tronçon de 1852 à 1869, cette ligne de chemin de fer à double voie de 32 kilomètres de longueur fait le tour de Paris à l’intérieur des boulevards des Maréchaux. Elle permet aux trains de marchandises de contourner la capitale en évitant les gares terminales, et offre aux voyageurs un service de transport à travers les quartiers périphériques. A Montsouris, elle est construite en tranchée, une réalisation ingénieuse qui vaudra à Alphand d’être cité dans le monde entier comme exemple réussi d’intégration paysagère. Elle permet la desserte des entrepôts des Gobelins et des abattoirs de Vaugirard notamment, ainsi que le transit de trains d’autos des usines Citroën de Javel. Peu à peu abandonnée face au succès du métropolitain, les infrastructures ont été pour la plupart laissées en friche.
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La Petite Ceinture envahie par la végétation à Montsouris
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La Petite Ceinture envahie par la végétation à Montsouris

L’observatoire météorologique de Montsouris

L’observatoire de Montsouris est fondé en 1872 par deux météorologues, Charles Sainte-Claire Deville et Emilien Renou. Jusqu’en 1886, c’est le Palais Bardo qui accueille l’observatoire, un édifice construit pour représenter la Tunisie à l’Expositions universelle de 1867, et remonté dans la partie sud du parc en 1869. Il sera utilisé jusqu’en 1974. Malheureusement, le bâtiment est aujourd’hui disparu, ayant intégralement brûlé lors d’un incendie en 1991. Après l’abandon du Palais en 1973, de nouveaux locaux sont construits et mis à disposition du personnel. Cette station enregistre sans interruption les données climatiques à Paris depuis avril 1872. Ainsi, elle est l’une des stations qui nous offre la plus longue série climatologique de France. Si depuis 2011, les équipes travaillent depuis le centre de Saint-Mandé, les capteurs eux, sont toujours sur place. Ces données climatologiques nous permettent entre autres de constituer l’histoire du climat dans la capitale, et concentrent des informations sur les records et les moyennes de températures, sur les précipitations, la durée d’ensoleillement ou encore la force du vent. Vous vous demandez quel est le record de chaleur enregistré à Paris ? On vous dit tout dans notre story dédiée, sur Facebook et Instagram !
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Le Palais Bardo
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La station météorologique
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La station météorologique

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Le bâtiment Météo France du parc

Préservation de la biodiversité

Le parc Montsouris a été réalisé sur le modèle du jardin anglais, Napoléon III étant fortement inspiré des parcs londoniens, véritables lieux de rencontre où se mêlaient les différentes classes sociales. Le parc Montsouris mesure près de 15 hectares et 1,5km de circonférence. On y trouve des espèces végétales provenant du monde entier et, parmi les quelques 1400 arbres plantés, des arbres classés « remarquables » et pour une grande partie centenaires. On peut donc y admirer un Ginkgo Biloba planté en 1935, un séquoia géant d’Amérique (parmi les plus grands arbres au monde) ou encore le fameux cèdre du Liban, à l’envergure remarquable. Cette végétation luxuriante attire un grand nombre d’espèces d’oiseaux, comme le héron cendré, qui trouvent refuge dans les nichoirs disposés à leur intention sur la petite île. Labelisé EcoJardin, le parc Montsouris est un lieu de promenade idéal pour vivre un réel dépaysement au cœur de Paris. Il fait également partie du sentier de grande randonnée GR1.
Les arbres remarquables du parc

Zoom sur le musée du Quai Branly

Zoom sur le musée du Quai Branly

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Une visite dépaysante au musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Le musée du Quai Branly adopte depuis 2016 le nom de musée du Quai Branly – Jacques Chirac, en l’honneur du président français à l’origine du projet. En effet, outre la tradition des grands projets culturels des présidents, il était de notoriété publique que Jacques Chirac appréciait fortement ce qu’on appelait à l’époque les “arts premiers“, c’est-à-dire les arts traditionnels des cultures et civilisations non-occidentales. C’est la raison pour laquelle il est également possible de découvrir des œuvres et créations du monde entier à Sarran, en Corrèze, dans le musée du président Jacques Chirac. Avant de vous laisser déambuler à la découverte des fascinantes civilisations du monde, on vous propose ici un zoom sur l’architecture du musée du Quai Branly – Jacques Chirac.

La starchitecture de Jean Nouvel

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Jean nouvel est un architecte français qui débute au milieu des années 1970, et qui se confrontera dès le départ aux codes de l’époque. Il a une prédilection pour les constructions en verre et en métal, bien qu’il aime également travailler dans le réaménagement de bâtiments anciens qu’il tend à faire dialoguer avec des codes plus modernes de l’architecture. Distingué à de nombreuses reprises par des prix élogieux, Jean Nouvel est l’exemple même de la starchitecture. Dans le cas du musée du Quai Branly, on compte à la fois sur les collections et sur la renommée de l’architecte pour faire venir les visiteurs. C’est une parade de plus en plus fréquente lors de la construction de nouveaux édifices culturels, comme on peut le constater avec le Louvre Abu Dhabi, par Jean Nouvel également, ou bien avec les constructions de Franck Gehry comme le musée Guggenheim à Bilbao et la Fondation Louis-Vuitton à Paris.
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La construction du Musée

S’étant forgé au fil des ans une renommée internationale, Jacques Chirac choisit donc Jean Nouvel pour établir les plans du musée du Quai Branly, inauguré le 23 juin 2006,* après 11 ans de travaux. Les coûts de construction du musée s’élèvent à près de 233 millions d’euros, il comporte quatre bâtiments d’une surface totale de 40 600 m2.
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Le bâtiment principal du musée
Le plus grand de ce bâtiment est le pont-musée. En adéquation avec les préférences architecturales de Jean Nouvel, il est recouvert de façades vitrées sérigraphiées et partiellement habillé de bois. Ces façades ont pour fonction d’empêcher la lumière du soleil d’attaquer les pigments des objets exposés les plus fragiles, qui sont constitués de matières organiques comme les fibres, les peaux, les plumes… A l’intérieur, les œuvres sont donc mises en valeur par un éclairage scénographique réfléchi, tirant sur les tons ocre, rouge et noir pour apporter une “charge spirituelle”. Le concept du bâtiment, comme son nom l’indique, est qu’il repose sur des piliers de 10 mètres de haut, permettant de garder l’espace vert déjà présent au sol. Ce pont accueille principalement les expositions permanentes et temporaires.

L’un des premiers murs végétalisés au monde

Aujourd’hui, les murs végétaux font partie intégrante du paysage urbain. Ils permettent de multiplier les espaces verts en ville sur un espace réduit, et combattent notamment les effets de la pollution. Patrick Blanc est l’un des premiers au monde à réaliser un mur végétal, en 1986 à La Villette. Il réalise le mur végétal du musée du Quai Branly en 2004. Il sera pendant plusieurs années le plus grand mur végétal au monde, et reste aujourd’hui l’un des plus importants tant en termes de superficie qu’en termes de nombres d’espèces de plantes utilisées. Il se compose en effet de 15000 plantes, représentatives de plus de 300 espèces différentes, réparties sur 1000 m2 (22 mètres de haut et 47 mètres de large). Il est devenu un emblème du musée du quai Branly – Jacques Chirac et, par extension, du patrimoine parisien. En 2017, des travaux de rénovation pour renforcer la structure métallique qui porte le mur sont nécessaires. Patrick Blanc est toujours aux commandes, et en profite pour intégrer de nouvelles espèces. Le nouveau mur comporte ainsi 76 espèces supplémentaire, provenant de massifs montagneux du monde entier, capables de s’adapter aux conditions climatiques de la capitale. Depuis son premier mur, le botaniste a su multiplier les innovations en France, mais aussi partout dans le monde. Un travail que vous pouvez suivre en images sur son site internet.
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Le mur végétal du Quai Branly
Et vous, quel est votre musée parisien favori ? On vous attend sur nos réseaux sociaux Facebook et Instagram pour échanger avec nous sur la culture et le patrimoine en France ! Et pour plus de conseils sur les plus beaux musées à visiter virtuellement, rendez-vous sur notre article de blog dédié.

Zoom sur les passages couverts de Paris

Zoom sur les passages couverts de Paris

Au lendemain du Premier Empire, Paris conserve toutes les caractéristiques d’une ville médiévale. Contrairement à d’autres grandes villes européennes, comme Londres, Paris est dotée de rues étroites et rarement pavées, envahies de détritus et de boue, faute d’égouts. En somme, s’y promener n’est guère plaisant. Si l’on mentionne le plus souvent les travaux Haussmanniens de la seconde moitié du XIXème siècle, des premiers travaux vont permettre aux piétons de devenir roi à Paris. À l’occasion d’une promenade sur place sur les Passages couverts de Paris avec @Daneel Art, on vous raconte leur histoire ici !
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris

Découvrez les passages des Panoramas et Jouffroy avec votre guide ! 

Le nouveau Paris

Avant les fameux aménagements urbains du Baron Haussmann, qui créeront la polémique, la Révolution va permettre une première modernisation de la ville. Alors que les biens des aristocrates et du clergé sont confisqués, de grandes parcelles de terrains se retrouvent disponible à la spéculation financière. Ainsi sous la Restauration surtout, âge d’or de ces spéculations, on voit naitre les passages couverts parisiens. Développés autour des grands boulevards, proches des attractions citadines, les passages permettent aux piétons de relier différents points d’intérêts lors d’une promenade agréable et à l’abris. Surtout, ils deviennent des lieux de vie mondaine grâce à la présence de commerces, restaurants et salons de lecture. Leur architecture très spécifique en fait un lieu propice à la flânerie : grandes verrières qui laissent passer la lumière, grande hauteur sous plafond, décors inspirés de contrées lointaines. Tout est fait pour faire de ces galeries non plus seulement un lieu de passage, mais également un lieu de commerce. Paris comptera jusqu’à une trentaine passages couverts dans les années 1850 et exportera le modèle vers plusieurs autres villes en France puis à l’étranger. Le passage du commerce à Niort sera ainsi le premier passage de ce type ouvert en province, suivi par la galerie Bordelaise.
 

Le plus beau passage couvert : la Galerie Vivienne

La plupart des passages encore visibles aujourd’hui se situent entre le 2ème et le 9ème arrondissement de Paris. Et parmi les plus prestigieux, il nous faut citer la galerie Vivienne. Elle est tout d’abord l’exemple parfait de la frénésie qui règne à l’époque lorsque l’on parle de spéculation. C’est un notaire, monsieur Marchoux, qui décida dans les années 1820 d’investir sa nouvelle fortune dans la construction d’une galerie commerciale prestigieuse. Il fait appel à l’architecte François-Jacques Delannoy, lauréat du prestigieux prix de Rome, pour élaborer les plans du passage. Inaugurée en 1826, la galerie Vivienne rencontre un succès commercial immédiat grâce à ses nombreuses boutiques de luxe (près de 70 !) qui attirent une foule animée. Par ailleurs, sa situation privilégiée sert également de raccourci pour rejoindre le Palais-Royal, foyer de la vie parisienne jusqu’en 1831. Aujourd’hui propriété de l’Institut de France, la galerie Vivienne a retrouvé tout son lustre après avoir été menacée de destruction dans les années 1970. De nombreux appartement et plusieurs boutiques de luxe se dispersent sur une longueur totale de 146 mètres. On peut d’ailleurs encore y voir l’ancienne demeure de Vidocq, célèbre bagnard français devenu chef de la Police, dont on vous raconte les péripéties sur notre compte Instagram.
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris
La luxueuse galerie Vivienne.

Une frénésie sans limite

Inspirés par cette réussite, les promoteurs de la société Adam Cie lancent en 1826 les travaux de construction d’une galerie qui deviendra une grande rivale, la galerie Colbert. En y jetant aujourd’hui un coup d’œil, on voit pourtant qu’elle ne comporte plus aucun commerce. Construite en parallèle de son ainée, les promoteurs de la galerie Colbert misent sur une architecture opulente et créative, dans un style néoclassique. Ainsi, on peut y admirer une magnifique rotonde, surmontée d’une coupole en verre, avec en son centre, la statue d’Eurydice mourante. Pourtant, cette galerie ne rencontrera jamais le succès escompté par ses propriétaires. La présence de la brasserie du Grand Colbert, brasserie parisienne légendaire, ne suffira pas à attirer une clientèle aussi massive qu’à la galerie Vivienne. Malgré un classement à l’inventaire des Monuments historiques en 1974, son délabrement est tel qu’elle ne pourra pas être sauvée. En 1983, la galerie Colbert originelle est démolie pour être reconstruite à l’identique par l’architecte Louis Blanchet. Aujourd’hui tournée vers la culture, elle abrite notamment l’Institut Nationale d’Histoire de l’Art (INHA) et l’Institut National du Patrimoine (INP).
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris
Zoom sur les passages couverts de Paris
En parallèle, la galerie Colbert.

La fin des galeries

A partir de 1831, le roi Louis-Philippe s’installe aux Tuileries. La vie mondaine s’éloigne alors des passages couverts, qui deviennent des lieux propices aux jeux d’argent et la prostitution. Les travaux haussmanniens finiront de déplacer les centres d’animations vers les grands boulevards. Ces travaux de réaménagement urbain qui visent à agrandir les artères parisiennes, vont en effet supprimer une cinquantaine de rues et passages, sans mentionner les plus de 2000 maisons abattues. Si les grands travaux du baron Haussmann marquent donc le début d’un certain déclin, les passages couverts bénéficient aujourd’hui d’un nouvel intérêt des visiteurs pour le Paris d’époque. Leur charme hors du temps ont reconquis le cœur des Parisiens et des touristes, qui se promènent avec plaisir au sein de ces passages, pour beaucoup restaurés.
 
Dix-huit passages couverts nous sont parvenus, paris lesquels le Passage Jouffroy et le Passage des Panoramas, que vous propose de visiter Catherine lors d’une visite virtuelle inédite ! Caméra à la main, elle ne manquera pas de vous compter l’histoire des plus beaux passages couverts de Paris. Vous souhaitez avoir une présentation complète des passages parisiens et découvrir les plus secrets d’entre eux ? Thierry vous propose pour sa part une visioconférence dédiée, à découvrir également sur CulturMoov

Zoom sur le Marais juif à Paris

Zoom sur le Marais juif à Paris

Nous avons plusieurs fois parlé de l’incroyable richesse culturelle du Marais et de ses monuments historiques. Certains encore visibles, comme l’Hôtel de Sully, d’autres aujourd’hui disparus, comme la prison du Temple, sont les témoins des derniers instants de la monarchie. Au-delà d’être un quartier privilégié par l’aristocratie, le Marais a continué d’attirer différentes communautés. On vous propose donc un zoom sur le Marais juif en attendant la prochaine visite guidée CulturMoov, qui vous permettra de découvrir rues, façades, jardins, synagogues, écoles juives ou ancien hammam, tous porteurs de l’âme, des rituels et des traditions du quartier.
 

Le Pletzl

L’histoire des juifs en France remonte au 1er siècle après J-C, ce qui en fait l’une des plus anciennes présences juives d’Europe Occidentale. Très tôt, ils prennent l’habitude de se regrouper par quartier, afin de conserver leurs traditions plus facilement. Dans le Marais, le Pletzl (ce qui signifie « petite place ») est le quartier juif le plus célèbre de la capitale, datant du XIIIème siècle. S’étendant de part et d’autre de la place Saint Paul, il ne reste aujourd’hui que quelques rues vestiges de son développement. Pourtant, le Pletzl connu une forte animation entre la fin du XIXème siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, accueillant des dizaines de milliers de juifs ashkénazes d’Europe de l’Est fuyants pogroms et persécutions. Il reste un quartier typique, dont de nombreux bâtiments nous plongent dans la culture des communautés juives.
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La célèbre rue des Rosiers. 

Religion

La synagogue de la rue Pavée vous surprendra par son architecture que certains s’amusaient à appeler « style nouille ». Ce surprenant édifice Art nouveau réalisé en 1913 a en fait été dessiné par Hector Guimard, le créateur des célèbres bouches du métro parisien. Elle dénote par sa structure, toute en hauteur et très étroite, contrainte par le peu de surface dont disposait l’architecte. Elle fut la cible en 1941, comme d’autres édifices religieux juifs, d’attentats menés par des collaborateurs à l’occupant nazi, antisémite. Une autre synagogue tout autant surprenante par son architecture est celle de la rue des Tournelles, à côté de la Place des Vosges. En effet, elle est l’exemple de l’usage du métal dans les nouvelles constructions, bénéficiant du savoir-faire de l’ingénieur Gustave Eiffel. Si certaines des synagogues juives sont ouvertes au public, d’autres sont plus difficiles d’accès. On vous conseille de vous intéresser à la programmation des Journées Européennes du Patrimoine si vous souhaitez pousser les portes de ces lieux de culte.
 
À l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2022, retrouvez également les visites guidées exclusives sur Paris et Bordeaux proposées par CulturMoov
 
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La synagogue de la rue Pavée. 
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La synagogue de la rue des Tournelles. 

Gastronomie

Comment ne pas mentionner les spécialités culinaires lorsque l’on parle du Marais juif ? Pour tous les gourmands, de nombreuses adresses ont vu les générations se succéder pour perpétuer ce savoir-faire. La rue des Rosiers concentre à elle seule une bonne partie des restaurants et boulangeries les plus réputés encore ouverts. Au numéro 27, la Boutique Jaune, reprise depuis 1946 par la famille Finkelsztajn, mais établie depuis 1865, vous propose des spécialités yiddish d’Europe de l’est comme la Vatrouchka russe au fromage blanc ou le Apfel Strudel viennois. Il serait également impensable de ne pas tester les falafels, ces boulettes de pois chiches mélangés à diverses épices, et disposés avec des légumes dans de moelleux pains pita.
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La Boutique Jaune en 1895. 
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La Boutique Jaune aujourd’hui. 
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L’intérieur de la boulangerie du 16 rue des Rosiers.

Culture

L’offre culturelle dans le Marais n’est pas en reste, loin de là. Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme, ouvert depuis 1998, est l’héritier des collections du musée d’Art juif de la rue des Saules, créé en 1948 par des survivants de la Shoah. Ce musée de France, fort de près de 12000 œuvres et de très nombreux fonds d’archives, présente l’histoire des communautés juives de France. Il est situé dans l’Hôtel Saint-Aignan, un hôtel particulier conservé grâce à la loi Malraux de préservation et de mise en valeur de 1962, et qui fait du Marais le premier quartier sauvegardé de Paris.
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La cour d’honneur de l’Hôtel Saint Aignan. 
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La statue de Dreyfus qui y a été inaugurée. 

Pour aller plus loin et passer les frontières de la capitale, le premier musée permanent consacré à l’affaire Dreyfus ouvrira ses portes dans la maison Zola, à Médan. « Zola et Dreyfus, liés de leur vivant par une lutte sans concession pour la vérité et la justice, sont désormais célébrés, ensemble, dans ce lieu symbolique du croisement de leurs destins et des valeurs pour lesquelles ils se sont tant battus. » Le but du musée Dreyfus sera de traiter de l’affaire certes, mais également de l’inclure dans les enjeux contemporains liés au fonctionnement de la justice, à l’antisémitisme ainsi qu’au rôle des médias et des réseaux sociaux.

La maison Zola à Médan.

La Bibliothèque Nationale de France à livre ouvert

La Bibliothèque Nationale de France à livre ouvert

La Bibliothèque nationale de France est un grand projet de François Mitterrand, pensé par l’architecte Dominique Perrault. Un bâtiment emblématique qui stocke près de 15 millions d’ouvrages, construit sur sept ans. L’idée est que la bibliothèque soit proche du quartier latin.

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La BnF est inaugurée le 30 mars 1995 par le président de la République, François Mitterrand, qui l’avait commandée.

© Olivier Ffrench, La bibliothèque nationale de France, 2003

Une gigantesque bibliothèque remporte le concours

Un concours est lancé entre vingt architectes désignés pour réhabiliter une ancienne friche industrielle de sept hectares ½ dans le 13ème arrondissement sur décisions de Jacques Chirac alors maire de la ville. L’idée est de rééquilibrer Paris entre l’Est et l’Ouest, plus industriel, en proposant un lieu qui permet l’accès à toutes les données du savoir, dans toutes les disciplines : une nouvelle bibliothèque qui fera près de trois fois la taille du centre Georges Pompidou.

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Dominique Perrault est le vainqueur du concours. Il doit d’abord adapter son projet à la multiplication des livres et gérer ceux qui s’érigent contre la construction des quatre tours.

© Anonyme, Dominique Perrault, 2009

Un bâtiment aéré, accueillant tout un écosystème

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Les personnes peuvent s’asseoir sur l’esplanade.

© savagecat, La grande terrasse en bois de la Bibliothèque nationale de France, site Tolbiac, 2008

L’idée principale est de faire disparaître le volume de ce bâtiment. Est laissée libre une esplanade publique entre les quatre tours. C’est à près de dix mètres en dessous du niveau de la Seine que s’ancre l’édifice. Le jardin est composé d’environ 270 pins. L’architecte Labrouste avait commandé des peintures de nature dans la Bibliothèque Nationale Richelieu, émanation du roi. Dominique Perrault souhaite recréer une relation avec la nature vivante qui se développe de façon libre. 

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Sa situation, le respect de son environnement et la fermeture du jardin au public permet de constituer une faune et une flore unique à Paris.

© ActuaLitté, Le jardin-forêt du site François-Mitterrand, 2011

 

Le plafond de la salle de lecture construite par Henri Labrouste confère à la pièce un caractère calme et clair dû aux peintures paysagères de Desgoffe situées dans la partie supérieure des arcs latéraux.

© Mossot, Bibliothèque nationale de France, Site Richelieu, salle Labrouste, 2016

La répartition de la face construite entre souterrain et hauteur

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Le site François Mitterrand est composé de deux bibliothèques dont une est réservée aux chercheurs. Des espaces en dehors des salles de lecture sont en accès libre.

© Paulparis2010, Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand, Hall Est, 2010

Les tours sont la partie émergée de l’édifice et se présentent comme quatre livres ouverts. Ces tours sont réservées au personnel de la bibliothèque. En dessous, il y a trois niveaux qui s’organisent par rapport à la structure des arbres. Il y a d’abord l’esplanade publique puis l’accès aux services proposés gratuitement et aux salles de bibliothèques dans le feuillage des arbres. Au rez-de-jardin, les racines du savoir, accès réservé aux chercheurs. Le but étant qu’à fonds unique, les chercheurs soient dans les meilleures conditions.

Retours sur l’Exposition coloniale internationale

Retours sur l’Exposition coloniale internationale

Il fut un temps, proche encore, où triomphait avec globalement bonne conscience l’impérialisme. Pendant l’entre-deux guerre, la troisième République était notamment célébrée en tant qu’œuvre civilisatrice. La guerre aurait pointé du doigt l’importance de constituer un vaste empire. Ainsi, les fêtes du Centenaire de l’Algérie et celles de l’Exposition coloniale de Paris manifestent cette verve colonisatrice. Qu’est-ce qui fait que l’événement n’ait cependant pas été réitéré ?

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L’exposition coloniale s’est tenue à Paris du 6 mai 1931 au 15 novembre 1931 à la Porte Dorée, sur le site du bois de Vincennes.

© Jean-Pierre Dalbéra, Détail du plan de G.Goor de l’Exposition coloniale de 1931

L’exposition coloniale internationale “préméditée”

Dès 1867, l’observatoire météorologique du parc Montsouris constituait le pavillon de la Tunisie de l’Exposition universelle, alors que la Tunisie était pourtant un Etat indépendant. Ce n’est qu’à partir de 1889, que les colonies ont le droit à une place étendue au sein d’expositions nationales ou internationales universelles. Ainsi en 1894, est organisée à Lyon une foire privée dénommée “Exposition universelle, internationale et coloniale”. En 1900, l’œuvre coloniale prend place dans les jardins du Trocadéro et les citoyens des colonies sont exhibés sans complexe aux yeux des visiteurs. A partir de cette date, toutes les expositions universelles réservent une place aux colonies françaises en parallèle des expositions coloniales organisées localement, à Lyon et à Rouen,

Le projet d’une exposition strictement coloniale, nationale et internationale, fondée sur les thèmes impérialistes et utilitaristes naît en 1913. Il est concrétisé par une loi du 7 mars 1920. Le but est de présenter les produits et les réalisations de l’ensemble des colonies et des dépendances d’outre-mer, mais également des grandes puissances coloniales autres que la France, par exemple le Royaume-Uni. En 1925, Paris est choisi pour accueillir l’événement. La pose de la première pierre du Musée de la Porte Dorée a lieu en 1928 est l’exposition est finalement inaugurée le 6 mai 1931 par le président de la République. Elle se tient jusqu’au 15 novembre 1931. 

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Affiche présentant les Achantis au jardin zoologique d’acclimatation en 1887.

© Alfred Choubrac, Zoo humain, XIXe siècle, affiche, lithographie en couleur

“Ne visitez pas l’exposition coloniale” : une position minoritaire

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Ci-dessus les pirogues malgaches sur le lac Daumesnil à l’Exposition Coloniale de Paris en 1931.

© Anonyme, Les pirogues magache sur le lac Daumesnil, 1931, photo

Face à la mobilisation du parti colonial, les anticolonialistes décident d’intensifier leur action et de lancer une grande campagne d’agitation contre “l’Exposition internationale de l’Impérialisme”. La ligue français contre l’impérialisme et l’oppression coloniale monte alors un exposition, baptisée “La vérité sur les colonies”. Les écrivains Louis Aragon (1897 – 1982) et Paul Eluard (1895 – 1952) y participent notamment. Dans diverses villes françaises des comités de lutte contre l’Exposition coloniale agissent également, notamment en distribuant des tracts. Le Secours rouge international présente des brochures intitulées “Le véritable Guide de l’Exposition coloniale”. Aux appréhensions s’ajoutent les critiques après sa tenue, notamment on les retrouve dans les tracts de 1937 distribués par les surréalistes qui dissuadent de se rendre à l’événement : “Ne visitez pas l’exposition coloniale”.

Le résultat : une quasi-neutralité

Selon les rapports des organisateurs, l’exposition se serait déroulée sur 193 jours et aurait compté environ 33,5 millions d’entrées et 8 millions de visiteurs. Le bilan moral de l’Exposition est difficile à établir. Les écrivains donnent brièvement leurs avis, ne s’avançant pas trop dans la critique. Paul Valéry (1871 – 1945) s’exprime positivement : “l’Exposition magnifiquement organisée avait produit une impression considérable dans le pays”. Léon Blum (1872 – 1950) au contraire explique qu’il aurait voulu “moins de festivités et de discours et plus d’intelligence humaine.” Finalement, l’exposition suscite peu de réactions alors qu’aujourd’hui son importance est magnifiée dans la mémoire collective. Puis progressivement, s’instaure tout le mouvement de la décolonisation et très vite il n’est pas préférable de recommencer une telle exposition, qui a rencontré un succès discutable. Elle n’a pas non plus parlé à la jeunesse à laquelle elle était avant tout destinée…

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Il reste également quelques souvenirs matériels comme cette petite cuillère qui était en vente dans les pavillons pour en mémoire de la visite.

© Clara Polle, Petit cuillère souvenir de l’Exposition coloniale internationale, 2014

La gare Saint-Lazare, un portail d’innovations

La gare Saint-Lazare, un portail d'innovations

La gare Saint-Lazare a succédé à la première gare de voyageurs en France, les transportant sur la ligne Paris – Saint-Germain. Mais c’est un peu plus loin du centre de Paris que la gare définitive est ouverte en 1843.

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La façade de la gare du côté de la cour de Rome.

© Moonik, Gare de Paris-Saint-Lazare, 2014

Un hymne au réaménagement et au renouveau

La gare Saint-Lazare possède une cour ouvrant sur la rue Saint-Lazare. Son architecture forge sa réputation. 

Mais, implantée place de l’Europe, la gare est alors mal reliée à d’autres artères de circulations. C’est sous le second Empire que le baron Haussmann y remédiera. 

Puis, la gare est agrandie entre 1885 et 1889 pour préparer l’Exposition de 1889 et pour devenir telle que nous la connaissons aujourd’hui de l’extérieur. A l’intérieur cependant, les décors changent parfois. Puis, en 1928, les nouveaux quais sont couverts par une halle plus grande. Ensuite, l’arrivée du métro, la création d’une galerie commerciale et l’agrandissement des quais montrent que la gare Saint-Lazare évolue en fonction des besoins et des exigences de la ville et des voyageurs. Avec la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle, la gare connaît encore des remaniements avec une mise en valeur des éléments architecturaux. Due à son architecture remarquable, la gare est classée aux monuments historiques depuis 1984.

Les noms des rues qui encadrent la gare Saint-Lazare sont des noms de grandes villes étrangères.

© Legoux, Plan de la gare Saint-Lazare, 1842

La gare Saint-Lazare, une inspiration pour les peintres

Avec La gare Saint-Lazare, Monet s’essaie à la série, qui fera de lui sa renommée. Il réemploie cette pratique pour les Nymphéas ou Les Meules.

© Claude Monet, La gare Saint-Lazare, 1877, Paris, Musée d’Orsay

Les trains en départ de Gare Saint-Lazare se rendent à des destinations appréciées des peintres impressionnistes : Argenteuil, Pontoise ou Sainte-Adresse. Manet et Caillebotte choisissent pour motif le pont au-dessus de l’alignement des rails. Pissarro dépeint, lui, l’intense activité de la cour du Havre. Monet, pénètre plus en avant dans la gare, il affronte les nuées de voyageurs (1840 – 1926) et produit une douzaine de toiles sur le sujet. Emile Zola commente ainsi que les impressionnistes sont parvenus à dégager “la poésie des gares”, lui qui les encourage avec Edmond Duranty à peindre leur temps.

Le cas de Monet : en 1877, il emménage dans le quartier de la Nouvelle Athènes et demande l’autorisation de travailler dans la gare Saint-Lazare. Le lieu est propice à son travail parce qu’il propose une grande luminosité, les sujets y sont par ailleurs mobiles et les nuages de fumée sont résolument modernes. Il peint une série de peintures avec des points de vue différents et notamment des vues du hall.

Un lieu d’animations

En 2019 notamment, la gare constitue un lieu d’animation très dynamique. Elle accueille son propre marché de Noël, met en place un évènement ludique et pédagogique sur les chatons. Elle participe, entre autres, à la fête du sport. Enfin une fresque monumentale, exposée aux yeux des voyageurs, est créée en collaboration avec la SNCF, Quai 36 et Levalet

Sautons quelques années : en 2021 il est organisé pour tous les fans de la saga Harry Potter des animations et une reproduction de la locomotive Poudlard Express en taille réelle sur le parvis de la gare Paris Saint-Lazare. Pour clôturer ce voyage, la gare organise une exposition consacrée aux illustrations des studios MinaLima de la saga Harry Potter

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Depuis 2016, l’artiste Levalet, en collaboration avec SNCF et Quai 36, intervient dans la gare Saint-Lazare, pour réenchanter l’expérience quotidienne des voyageurs et des employés dans la gare.

© Levalet, Gare Saint Lazare, 2019

Et si pour 2022, rien n’a encore été programmé, il ne faut surtout pas manquer l’emblème de la gare : L’heure de tous, une œuvre revue et corrigée par Arman. Des horloges sont en effet accumulées dans la gare, toutes programmées à une heure différente. Avec toutes ces animations, il reste à anticiper pour ne pas risquer de manquer son train !

Pour en savoir plus :

Une révérence à Notre-Dame de Paris

Une révérence à Notre-Dame de Paris

Plusieurs millions de visiteurs viennent voir Notre-Dame de Paris chaque année. Et vous, vous intrigue-t-elle ? Peut-être préférez-vous la Sainte-Chapelle à la cathédrale Notre-Dame ? Il est possible de visiter la Sainte-Chapelle en ligne sur notre site Culturmoov, ainsi que de prendre connaissance du patrimoine religieux de Liesse et Laon en Picardie.

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La cathédrale Notre-Dame est placée sur l’île Saint-Louis, en bord de Seine.

© LeifLinding, La cathédrale Notre-Dame, Paris, 2018, photo / Quale nuovo tempo per Notre-Dame de Paris – Filosofemme

L’essor culturel, économique et religieux rhyme avec reconstruction

Une légende raconte que Notre-Dame de Paris serait née le 24 mars 1163 quand le pape Alexandre III pose la première pierre. En réalité, à ce moment, elle a déjà un passé long de près de 850 ans. La cathédrale primitive est effectivement différente de celle que nous connaissons actuellement et qui était proche de brûler. Les sources indiquent qu’elle a été construite au plus tard au IVe siècle, à la pointe orientale de l’île de la Cité

La montée en puissance de l’évêque s’affirme aux Xe – XIe siècles. Le chantier de la nouvelle cathédrale gothique en 1160 illustre la métamorphose de Paris au tournant des XIIe et XIIIe siècles. Il est commandé par les évêques et en particulier par Maurice de Sully (? – 1196). Le projet est en outre porté par un extraordinaire dynamisme économique et culturel, Paris devenant capitale du Royaume dans les années 1190. La construction de la cathédrale gothique précède la construction de l’Etat monarchique. Celle-ci s’accompagne d’une ritualisation des cérémonies du pouvoir qui prend essor dans la cathédrale Notre-Dame. Par exemple, les veillées funèbres des rois avant leur enterrement sont organisées à Notre-Dame à partir du XIIIe siècle. Après l’abolition de la Monarchie, l’Etat connaît différents régimes mais celui qui refonde totalement Paris et organise un grand chantier de rénovation de la cathédrale est Napoléon III. Il fait notamment commande à Eugène Viollet-le-Duc, architecte, d’un parvis et de jardins encadrant la cathédrale.

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Charles Louis Napoléon Bonaparte (1808 – 1873), unique président de la Deuxième République, premier chef d’Etat français élu au suffrage universel masculin en 1848, le premier président de la République française et sur le tableau il est monarque depuis 1852

© Etienne Billet, Portrait de l’Empereur Napoléon III, 1860, peinture / File:Napoleon III-Winterhalter-Billet mg 6160.jpg – Wikimedia Commons

Quels usages et regards par rapport à Notre-Dame restaurée ?

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Voici par exemple le tapis monumental du chœur. Il est tissé entre 1825 et 1833 par la manufacture de la Savonnerie

© Pierre-Yves Baudoin, Tapis monumental du chœur, 2014, photo / File:Notre-Dame de Paris – Tapis monumental du chœur – 016.jpg – Wikimedia Commons

Parmi ses multiples fonctions, Notre-Dame fait l’office de musée d’art chrétien, exposant des tableaux, des sculptures, montrant une architecture gothique et des arts industriels (orfèvrerie). Elle connaît aussi un usage politique avec les pompes impériales, conçues individuellement par Viollet-le-Duc, qui sont un moyen de propagande de l’Empire. Son usage principal est en outre religieux, l’étymologie du mot “cathédrale” renvoyant au siège épiscopal. Il y a également un usage touristique depuis le roman éponyme de Victor Hugo. La cathédrale devient le lieu de visites organisées au cours du XIXe siècle.

La cathédrale de Paris constitue enfin un motif pour les oeuvres artistiques, à commencer par les créateurs Karl Daubigny (1846 – 1886) et Jean-Baptiste Camille Corot (1796 – 1875)

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© Henri Matisse, Notre-Dame, une fin d’après-midi, 1902, peinture / O Que Diz Ele: Henri Matisse “Notre-Dame, une fin d’après-midi – 1902″(DS)

Depuis la fin de l’année 1901, Matisse rencontre des problèmes dans sa carrière artistique et ses toiles se font plus sombres. Pour autant, très peu de couleurs lui en faut pour esquisser au pinceau la cathédrale.

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© Maximilien Luce, Notre-Dame, vue du quai Saint-Michel, 1901, huile sur toile / https://misiglo.es/tag/notre-dame/

Maximilien Luce, adepte un temps du mouvement néo-impressionniste, utilise une dernière fois la touche divisée pour une dizaine de toiles sur le motif de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

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